Savoir pardonner

Pardonner ne veut pas dire être d'accord, cautionner le comportement de l'autre. Pardonner signifie récupérer la part de soi donnée à l'autre malgré soi : lapart donnée.

On peut choisir de rester accroché à la douleur, la colère... causées par ceux qui nous ont trahis, déçus, blessés. Ou alors, on peut choisir d'accepter que nous sommes responsables de notre vie puisque l'on récolte ce que l'on sème; accepter cet effet miroir qui fait que l'autre, finalement,  c'est un peu moi-même et choisir alors de pardonner, de se pardonner, en récupérant la part de soi que l'on a donnée à l'autre au moment du conflit lorsqu'on a laissé l'autre nous manquer de respect.

Oui mais comment?

1. La première étape :Décider de ne plus souffrir.

Décider que ça suffit,que l'on a autre chose à faire que de ressasser et ressasser encore ce qu'il ou elle a dit, fait, pas fait, mal fait. C'est votre premier pas vers la libération. A nous aussi,  il nous arrive de commettre des faux pas, volontaires ou non, qui blessent d'autres que nous . Alors commençons par un peu d'indulgence. De plus, en ravivant ce qui nous blesse c'est à nous même que nous faisons du mal et non à l'auteur du délit, alors 2 fois victime , c'est mieux ??? Ces sentiments négatifs nous ont maintenu en vie un moment, mais à la longue ils finissent par nous détruire; il est temps de passer à autre chose.

2. Reconnaître la blessure

Car le passé ne s'efface pas mais on ne vit pas dedans non plus. Alors oui cela fait mal. Nous sommes des êtres vivants et nous ressentons des émotions, parfait; il n'y a pas de honte à cela. Reconnaître, c'est dire oui je me suis sentie blessé, rabaissée, agressée, humilié...

3. Ecrire l'émotion

Ecrire la douleur, la colère, la haine, la rancoeur...déchargeons sur le papier tout ce qui nous "retourne l'estomac", nous fait "mal au coeur", nous "arrache les tripes"...cessons de nous torturerl et sortons cela de nous. Lâchez vous, extirpez enfin tout cela une bonne fois pour toutes ! On dit que tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime...alors écrivez tout ce qui vous anime ( un seul sujet à la fois ) et puis brûlez moi cette lettre qu'on en finisse. Qu'elle disparaisse, en fumée ! Joli symbole non ?

4. Cessez de s'auto flageller

Oui nous sommes responsables à 100% de notre vie mais responsable ne veut pas dire coupable. Alors stop car la culpabilité ne changera pas notre passé et elle agit comme un frein à la libération, un poison en nous gardant attaché au fond de la casserole comme un vieux chewing-gum sous vos semelles, nous empêchant d'aller de l'avant. Au lieu de nous punir de n'avoir pas su faire, demandons nous plutôt ce que cela nous apprend...ce que nous purrons faire différemment la prochaine fois pour ne pas nous retrouver dans la même situation et souffrir à nouveau.

5. Qu'est ce qui est touché en moi: revoilà les blessures de l'enfance !

Personne n'est parfait, ni nous ( non désolée) ni même cet autre qui nous a blessé . Nous sommes donc tous à un moment donné victime ou bourreau d'un autre. Mais, dites moi, qu'est ce qui résonne en vous quand on vous fait cela ??? Quelle est cette alarme qui s'est déclenchée lors de cet événement, de cette parole jetée, de ce regard envoyé ???

On fait rarement les choses contre l'autre mais le plus souvent pour soi, pour se sentir en sécurité, se rassurer... Je ne vous demande pas d'excuser un comportement blessant mais d'accepter que pour cet autre, c'était, à ce moment là, la meilleure façon d'agir car la seule qu'il avait en magasain.

Un être ne se limite pas à ce qu'il fait mais à ce qu'il est, profondément et parfois, on ne sait plus comment faire; et par delà les règles, la loi, la politesse, l'essence humaine,... nous agissons ( souvent mis en mouvement par la peur d'ailleurs ) et nous agissons mal. Et si personne ne nous laisse l'opportunité de nous rendre compte que ce n'était pas le comportement adéquat, "écologique" pour soi comme pour l'autre. Si personne ne nous apprend à faire différemment pour répondre à notre besoin et bien nous n'apprendrons rien. Le victime restera avec sa blessure et sa rancune, le bourreau avec sa culpabilité et son impuissance.

En réfléchissant à ce qui résonne en vous de plus ancien, vous allez identifier la blessure d'enfance restée ouverte et qui ne demande qu'à cicatriser: Trahison, Rejet, Abandon, Humiliation, Impuissance, Insécurité, Intrusion, Injustice.

Alors tout cela demande du temps, c'est vrai; écrire la colère puis s'en débarrasser. S'observer et regarder ce qui a été touché puis soigner cette nouvelle blessure et peut être en découvrir d'autres.

Pour enfin lâcher prise sur cet événement, ce passage douloureux de votre vie. Accepter que quoiqu'il arrive il fait partie de votre vie, de votre histoire, que vous le vouliez ou non; c'est arrivé. Et après ???

L'après justement, vous venez d'ôter le chewing gum qui vous scotchait sur place depuis, des jours, des mois, des années peut-être ?? Vous êtes libre désormais de relever la tête puisque vous n'avez plus à regarder vos pieds, libre d'aller droit devant vous poursuivre votre vie; renforcé de cette nouvelle expérience que vous venez de réussir à traverser !

Bravo ! Félicitez vous, c'est merveilleux, vous venez de passer le cap !

Vous saurez que vous êtes définitivement libéré lorsque vous ne ressentirez plus aucune colère, aucun sentiment négatif envers la personne. Si ce n'est pas le cas écrivez et écrivez encore, brûler et recommencer autant de fois que nécesaire. Vous êtes sur le bon chemin.

Il ne vous reste plus qu'à faire des projets, la vie est devant vous...Et je vous souhaite beaucoup de moments de bonheur.